Cette BD nous fait découvrir une figure cubaine majeure, la danseuse de ballet Alicia Alonso. Nous la suivons à différentes époques et l’on comprend peu à peu l’importance qu’elle a également eue d’un point de vue politique. Avec son mari, elle fonde le ballet national peu après l’arrivée de Fidel Castro au pouvoir, avec la volonté de démocratiser cet art et de le faire connaître en lui attribuant une dimension nationaliste. En parallèle, nous suivons aussi le destin d’une jeune danseuse cubaine en 2011, bien décidée à suivre les pas (de danse) de celle qu’elle admire.
« Le monde a fait de moi une danseuse. Je ferai de ces barbus des balletomanes. »
Une BD biographique intéressante, qui parle de danse mais qui permet aussi, du fait des étroites relations entre Alicia Alonso et le gouvernement castriste, de mieux appréhender la situation politique à Cuba ces dernières décennies. On perçoit toute l’ambivalence du personnage d’Alicia, qui a dû prendre parti se faire un nom. C’est néanmoins une danseuse exceptionnelle qui a continué à danser, malgré sa cécité. J’ai été captée par les illustrations, qui subliment la danse et les danseuses, toutes en légèreté. La palette des couleurs choisies est juste parfaite. Un roman graphique instructif et élégant.
Rue de Sèvres, avril 2021, 144 p.
Ma note : ★★★☆☆